Réf
32847
Juridiction
Cour de cassation
Pays/Ville
Maroc/Rabat
N° de décision
27
Date de décision
12/01/2023
N° de dossier
2021/2/3/1101
Type de décision
Arrêt
Chambre
Commerciale
Thème
Mots clés
مفوض قضائي, كاتب محلف, فسخ عقد الكراء, عقد كراء تجاري, صحة, تفويض السلطة, تبليغ, إنذار, Validité, Résiliation de bail, Notification, Mise en demeure, Huissier de justice, Délégation de pouvoir, Clerc assermenté, Bail commercial
Base légale
Article(s) : 15 - 41 - 44 - Dahir n° 1-06-23 du 15 moharrem 1427 (14 février 2006) portant promulgation de la loi n° 81-03 portant organisation de la profession d’huissier de justice
Article(s) : 34 - Dahir n° 1-16-99 du 13 chaoual 1437 (18 juillet 2016) portant promulgation de la loi n° 49-16 relative aux baux des immeubles ou des locaux loués à usage commercial, industriel ou artisanal
Source
Juriscassation.cspj.ma
La Cour de Cassation s’est prononcée sur la validité d’une mise en demeure dans le cadre d’un litige locatif, opposant un bailleur à une société locataire qui ne s’était pas conformée à une décision judiciaire antérieure fixant le montant du loyer. La Cour d’appel avait validé la mise en demeure, préalable à une action en expulsion et en paiement de la différence de loyer, délivrée par le clerc d’huissier de justice.
Le bailleur soutenait que cette notification était irrégulière, au regard des dispositions de l’article 15 de la loi n° 81.03 relative aux huissiers de justice et de l’article 34 de la loi n° 49.16 relative aux baux commerciaux. Elle estimait que ces textes imposaient une notification par l’huissier de justice en personne, excluant ainsi toute possibilité de délégation à un clerc d’huissier assermenté, notamment dans le cadre spécifique des baux commerciaux.
La Cour de cassation a confirmé l’interprétation selon laquelle, bien que l’article 15 de la loi n° 81.03 exige en principe une notification des mises en demeure par l’huissier de justice en personne, l’article 34 de la loi n° 49.16 introduit une exception pour les baux commerciaux. Cette exception permet de se référer aux modalités de notification du Code de procédure civile, élargissant ainsi les options de réalisation de ces mises en demeure.
En l’espèce, la Cour a jugé que la mise en demeure, bien que délivrée par le clerc d’huissier assermenté, était valable car elle portait la signature et le visa de l’huissier de justice, conformément aux articles 41 et 44 de la loi n° 81.03 qui autorisent la délégation des opérations de notification aux clercs d’huissiers assermentés.
Après délibération conformément à la loi.
Attendu qu’il ressort des documents du dossier et de la décision attaquée que le défendeur a présenté à la Cour commerciale de Casablanca deux requêtes, l’une introductive et l’autre rectificative, exposant que, en vertu d’un contrat daté du 2 juillet 2012, il a loué à la demanderesse, la société (B.B), le local commercial situé au boulevard (…) numéro (…) Tanger, moyennant un loyer mensuel de 30 000,00 dirhams, porté à 33 000,00 dirhams à compter du 19 avril 2017, en vertu du jugement rendu le 8 novembre 2017 dans l’affaire numéro 2017/1301/2990. La défenderesse a continué à payer le loyer à l’ancien taux à partir du 20 mars 2018, malgré la réception d’une mise en demeure de payer la différence entre les deux taux, pour la période du 20 mars 2018 au 30 avril 2019, restée sans effet. En conséquence, il a demandé au tribunal de condamner la défenderesse à payer la différence entre le nouveau loyer et l’ancien loyer pour la période du 20 mars 2018 au 23 octobre 2019, et à libérer le local litigieux. Après réponse de la défenderesse, le tribunal de commerce a ordonné à cette dernière de payer au demandeur la somme de 57 000,00 dirhams au titre de la différence entre les deux loyers pour la période du 20 mars 2018 au 23 octobre 2019, et de libérer le local litigieux, jugement confirmé par la Cour d’appel commerciale par sa décision dont la cassation est demandée.
Sur le moyen unique de cassation :
Attendu que la demanderesse au pourvoi reproche à la décision attaquée d’avoir retenu un motif considéré comme fondement juridique, au motif que la Cour a estimé que la loi 49.16 et la loi 81.03 autorisent l’huissier de justice à déléguer son pouvoir pour signifier tous types de mises en demeure sans exception, y compris la mise en demeure de quitter les lieux, alors que cette analyse est contraire aux dispositions de l’article 15 de la loi régissant la profession d’huissier de justice, qui stipule dans son alinéa premier que l’huissier de justice notifie les mises en demeure à la demande de l’intéressé, sauf si la loi prévoit une autre modalité de notification, et de l’article 34 de la loi n° 49.16, qui dispose que les mises en demeure, notifications et autres procédures effectuées dans le cadre de cette loi doivent être notifiées par un huissier de justice ou selon les procédures prévues par le Code de procédure civile. Il ressort de ces dispositions que la notification de la mise en demeure dans le cadre de la loi 49.16 présente une particularité et diffère de la notification des autres mises en demeure ordinaires, car si tel n’était pas le cas, l’accent n’aurait pas été mis sur la notification par un huissier de justice et la notification selon les règles générales de notification aurait suffi, en raison de la préoccupation du législateur marocain quant à l’impact de cette procédure sur les droits du bailleur et du locataire. La notification de la mise en demeure et le respect de ses formalités entraînent nécessairement sa validation, d’où il ressort que la décision attaquée est contraire à la loi et entachée d’insuffisance de motivation dans ce qu’elle a décidé, et doit être cassée.
Mais attendu que l’article 34 de la loi 49.16 relative aux baux d’immeubles et de locaux destinés à un usage commercial dispose que : « Les mises en demeure, notifications et autres procédures effectuées dans le cadre de cette loi doivent être effectuées par un huissier de justice ou conformément à la procédure prévue par le Code de procédure civile », et que l’article 15 de la loi n° 81.03 relative aux huissiers de justice stipule que l’huissier de justice, en cette qualité, est compétent pour effectuer les opérations de notification et les procédures… et notifie les mises en demeure directement à la demande de l’intéressé, sauf si la loi prévoit une autre modalité de notification. L’huissier de justice peut déléguer, sous sa responsabilité, un ou plusieurs clercs assermentés pour effectuer uniquement les opérations de notification, conformément aux dispositions du chapitre X de cette loi, où l’article 41 de cette loi dispose que l’huissier de justice peut adjoindre à son étude, sous sa responsabilité, un ou plusieurs clercs assermentés pour le représenter dans les procédures de notification, et que l’article 44 de la même loi dispose que : « L’huissier de justice doit signer les originaux des notifications confiées aux clercs assermentés et parapher les mentions inscrites par les clercs assermentés dans lesdits originaux ». Par conséquent, la Cour qui a rendu la décision attaquée, en rejetant les arguments de la demanderesse au pourvoi concernant la notification de la mise en demeure, par le motif suivant : « La mise en demeure litigieuse est considérée comme valide sur le plan formel et produisant ses effets juridiques, étant donné qu’elle porte le visa et la signature de l’huissier de justice et de son clerc chargé de la notification de ladite mise en demeure, et a considéré que la mise en demeure notifiée par l’huissier de justice conformément aux exigences de la loi 49.16 et de la loi régissant la profession d’huissier de justice, a fondé sa décision sur une base juridique, et le moyen n’est pas fondé.
Par ces motifs :
La Cour de cassation rejette le pourvoi et condamne la demanderesse au pourvoi aux dépens.
33358
Nantissement de valeurs mobilières: les conditions de recevabilité du recours en révision (Cass. com. 2007)
Cour de cassation
Rabat
21/02/2007
مانعي عقود الرهن, طلب إعادة النظر, دعوى التقادم, حصر الحساب الجاري, تصفية الرهن, بيع القيم المرهونة بالمزاد العلني, القيم المنقولة, Vente aux enchères, Recours en révision, Notification préalable, Nantissement de valeurs mobilières, Manquements aux obligations contractuelles, Liquidation de valeurs mobilières, Exigibilité de la dette, Dol, Dénaturation d'acte
33155
Conditions de réouverture d’une liquidation judiciaire : incidence de l’entrée en vigueur de la loi n° 73.17 sur les principes procéduraux
Cour de cassation
Rabat
10/01/2024
طرق الطعن, سلطة الشيء المقضي به, إنهاء مسطرة التصفية القضائية, Voies de recours, Recevabilité de l'appel incident, Non-rétroactivité des lois, Liquidation judiciaire, Jonction des pourvois, Intérêt à agir, Conflit de lois dans le temps, Clôture de la liquidation judiciaire, Autorité de la chose jugée, Application immédiate de la loi nouvelle
33347
Nullité de la vente aux enchères immobilières pour non-respect des formalités de notification (Cass. civ. 2023)
Cour de cassation
Rabat
24/10/2023
قواعد المسطرة, بطلان مسطرة البيع بالمزاد العلني, إجراءات التبليغ, Vente aux enchères publiques, Saisie immobilière, Règles de forme, Recours irrégulier à la procédure du curateur, Nullité de la procédure de vente aux enchères, Notification de la date de vente, Manquement substantiel, Interprétation des règles de procédure, Formalités de notification, Droits des parties
33320
Incompétence du juge des référés au profit de la juridiction ayant instruit l’exécution (C.A.C Marrakech 2023)
Cour d'appel de commerce
Marrakech
04/04/2023
33317
Refus de l’arrêt d’exécution : validation de l’ordonnance d’expulsion en matière de baux commerciaux (C.A.C Marrakech 2023)
Cour d'appel de commerce
Marrakech
09/05/2023
33244
Validité de la contrainte par corps subordonnée à une insolvabilité effective matérialisée par un procès-verbal de carence (Cass. civ. 2023)
Cour de cassation
Rabat
21/03/2023
33236
1. Mémoire en réplique irrecevable pour dépôt hors délai en matière social 2. Pourvoi en cassation irrecevable faute de décision définitive de la cour d’appel (Cass. soc., 2024)
Cour de cassation
Rabat
16/07/2024
Renvoi après annulation, Recevabilité du pourvoi, Mémoire en réplique, Juridiction d’appel, Irrecevabilité pour dépôt hors délai, Irrecevabilité du pourvoi, Examen au fond, Dépôt tardif, Délai réduit en matière sociale, Décision définitive, Cour de Cassation, Contentieux social, Conditions du pourvoi en cassation, Absence de caractère définitif
33163
Validité des procédures de contrainte par corps en l’absence de biens saisissables et après épuisement des voies d’exécution (C.A. Casablanca 2023)
Cour d'appel
Casablanca
20/12/2023
Voies d'exécution ordinaires, Condamnation pécuniaire, Conditions d'application, Contrainte par corps, Droits des créanciers, Échec de l'exécution, Exécution forcée, Force exécutoire, Biens du débiteur, Impossibilité d'execution, Obligations du débiteur, Procédure d'exécution, Régularité de la notification, Saisie conservatoire, Validité de la procédure, Voies d'exécution, Irrécouvrabilité, Absence de biens saisissables
33123
Recours en rétractation et défaut de motivation : articulation entre omission de statuer et insuffisance de motifs (Cass. com. 2024)
Cour de cassation
Rabat
08/04/2024
Voies de recours, Recours en rétractation, Omission de statuer, Insuffisance de motifs, Incident d’inscription de faux, Faux incident, Exigence de motivation, Défaut de motivation, Contrôle de la motivation, Cassation pour défaut de motivation, Articulation entre omission de statuer et insuffisance de motifs