Réf
22935
Juridiction
Cour d'appel de commerce
Pays/Ville
Maroc/Casablanca
N° de décision
5319
Date de décision
05/10/2023
N° de dossier
2023/8230/1084
Type de décision
Arrêt
Mots clés
Société anonyme à capitaux publics, Indépendance et impartialité de l'arbitre, Annulation de la sentence arbitrale (rejet)
Base légale
Article(s) : 327-37 - Code de Procédure Civile (28 septembre 1974)
Article(s) : 327-38 - Code de Procédure Civile (28 septembre 1974)
Article(s) : 311 - Code de Procédure Civile (28 septembre 1974)
Source
Non publiée
محكمة الاستئناف
حيث إنه بخصوص ما تتمسك به الطاعنتان من بطلان شرط التحكيم لمخالفته مقتضيات الفصل 311 من ق.م.م. بدعوى ان المطلوبة باعتبارها مقاولة عمومية برأسمال عمومي واتخاذها لشكل شركة تجارية، فان ذلك لا ينفي عنها صبغة المقاولة الأمر الذي يحتم عليها الإدلاء بما يفيد موافقة مجلسها الإداري على شرط التحكيم، فان الثابت من وثائق الملف ان المطلوبة تتخذ شكل شركة مساهمة، وهي شركة تجارية لها جاهز إداري يتولى تسييرها وصلاحية إبرام كافة العقود والاتفاقيات، مما يبقى معه شرط التحكيم المضمن بالعقد المبرم بين الطرفين صحيح، ويتعين رد الدفع المثار ببطلانه.
وحيث انه بخصوص ما تدفع به الطاعنتان من بطلان الحكم التحكيمي المساسه بالنظام العام لأنه صدر في إطار نظام التحكيم الخاص بالهيئة التحكيمية المغربية التابعة لغرفة التجارة الدولية – المغرب – وان المسؤول الأول للمطلوبة هو عضو مؤسس للمحكمة المذكورة التي من اهم الإجراءات المضمنة في نظامها الداخلي وهو إلزام المحكم المعين قبل اصدار حكمه التحكيمي ان يعرض مشروعه عليها لتوافق عليه، مما يؤثر على حياده وحريته في تسيير إجراءات التحكيم، فان كان التحكيم يخضع نظام التحكيم المتعلق بالمحكمة المغربية للتحكيم، فان ذلك لا تأثير له على حياد المحكم الذي يبقى مستقلا على المؤسسة التحكيمية التي تجري المسطرة طبقا لنظامها، مما ليس فيه أي مساس بالنظام العام.
وحيث انه بخصوص ما تدفع به الطاعنتان من بطلان الحكم التحكيمي بسبب عدم تقيد المحكم بالشرط التحكيمي لعدم احترامه لمقتضيات المادة 34 من العقد الرابط بين الطرفين، إذ أنه قضى في حكمه بعدم قبول الدعوى لكونها سابقة لأوانها وترك النزاع مفتوحا بين الطرفين دون الحسم فيه بشكل نهائي، مما ألحق بهما ضررا ، فان المحكمة وعند بثها في الدعوى الماثلة ملزمة بمراقبة مدى توافر أسباب بطلان الحكم التحكيمي المنصوص عليها قانونا على سبيل الحصر في الفصل 63-327 من ق م م ، والتي لا يدخل ضمنها السبب المتمسك به، لأن من شأنه مراقبة سلامة الحل الذي اتخذه المحكم، وهو ما لا يدخل ضمن اختصاص المحكمة في دعوى البطلان مما يتعين معه رد الدفع المشار إليه أعلاه.
وحيث وترتيبا على ما ذكر، تبقى كافة الأسباب المستند إليها من طرف الطالبتين لا ترتكز على أساس، ويتعين تبعا لذلك التصريح برفض الطلب مع إبقاء الصائر على عاتقهما والأمر بتنفيذ الحكم التحكيمي المطعون فيه اعمالا لمقتضيات الفصل 38-327 من ذات القانون.
لهذه الأسباب
فإن محكمة الاستئناف التجارية بالدار البيضاء تقضي وهي تبت انتهائيا، علنيا وحضوريا :
في الشكل : قبول الطعن بالبطلان.
في الموضوع : برفضه مع إبقاء الصائر على رافعه والأمر بتنفيذ الحكم التحكيمي الصادر بتاريخ 2022/11/17 في إطار نظام التحكيم الخاص بالمحكمة المغربية للتحكيم عن المحكم الأستاذ محمد أولخوير.
Considérant ce qui est soutenu par les appelantes quant à la nullité de la clause compromissoire pour violation des dispositions de l’article 311 du code de procédure civile, au motif que la défenderesse, en tant qu’entreprise publique à capital public et adoptant la forme d’une société commerciale, ne peut se départir de la nature d’entreprise publique. Cela implique qu’elle doit fournir la preuve de l’approbation de sa clause compromissoire par son conseil d’administration. Or, il est établi par les documents du dossier que la défenderesse est une société anonyme, une entité commerciale dotée d’un organe d’administration en charge de sa gestion et habilitée à conclure tous contrats et accords, ce qui confirme la validité de la clause compromissoire incluse dans le contrat liant les parties. Il convient donc de rejeter l’exception de nullité soulevée.
Considérant l’argument des appelants selon lequel la sentence arbitrale serait invalide parce qu’elle a été rendue dans le cadre du système d’arbitrage du Tribunal arbitral marocain de la Chambre de commerce internationale – Maroc – et que le principal responsable de la défenderesse est un membre fondateur dudit tribunal. Une des procédures essentielles de son règlement intérieur est l’obligation pour l’arbitre désigné, avant de rendre sa sentence arbitrale, de soumettre son projet de sentence pour approbation, ce qui pourrait affecter son impartialité et sa liberté dans la conduite de la procédure arbitrale. Toutefois, étant donné que l’arbitrage est soumis au régime d’arbitrage de la CCIM, cela n’affecte en rien l’impartialité de l’arbitre qui reste indépendant de l’institution arbitrale qui gère la procédure selon son règlement, sans aucune atteinte à l’ordre public.
Considérant ce qui est soutenu par les appelantes concernant la nullité de la sentence arbitrale pour non-respect de la clause compromissoire, à savoir le non-respect des dispositions de l’article 34 du contrat liant les parties, l’arbitre ayant statué que la demande était prématurée, laissant ainsi le conflit ouvert sans résolution définitive, ce qui leur a causé un préjudice. La Cour, lorsqu’elle statue sur l’action présentée, est tenue de vérifier si les motifs de nullité de la sentence arbitrale prévus par la loi, expressément énumérés à l’article 327-36 du CPC, sont présents, ce qui n’inclut pas le motif invoqué, car celui-ci relève de l’examen de la validité de la décision de l’arbitre, ce qui n’est pas de la compétence de la Cour dans une action en annulation. Il convient donc de rejeter l’exception mentionnée ci-dessus.
En conséquence des motifs évoqués, les motifs invoqués par les requérantes ne reposent sur aucun fondement légal et il convient par conséquent de déclarer le rejet de la demande, en laissant les dépens à leur charge et en ordonnant l’exécution de la décision arbitrale contestée en vertu des dispositions de l’article 327-38 du même code.
Par ces motifs,
La Cour d’Appel de Commerce de Casablanca, statuant définitivement, publiquement et en présence des parties :
Sur la forme : le recours en annulation est recevable.
Sur le fond : il est rejeté, les frais étant laissés à la charge des requérantes et ordonnant l’exécution de la sentence arbitrale rendue le 17 novembre 2022 dans le cadre du régime d’arbitrage de la cour marocaine d’arbitrage par l’arbitre Monsieur Mohamed Oulkhouir.