Réf
21060
Juridiction
Cour d'appel de commerce
Pays/Ville
Maroc/Casablanca
N° de décision
1301
Date de décision
14/03/2006
N° de dossier
1975
Type de décision
Arrêt
Chambre
Néant
Mots clés
مسؤولية بنكية, Conditions de la rupture, Critères de répétition et de durée, Facilité de caisse, Obligation de préavis, Ouverture de crédit tacite, Requalification du découvert en contrat de crédit, Responsabilité bancaire, Charge de la preuve, Rupture abusive de crédit, إنهاء عقد فتح اعتماد, اتفاق ضمني, تجاوز سقف تسهيلات, تسهيلات مصرفية, تكرار ومدة, رفض طلب, فسخ اعتماد مفتوح, إخلال بالتزام تعاقدي, Absence de faute de la banque
Source
Cabinet Bassamat & Laraqui
La simple tolérance de découverts en compte ne suffit pas à constituer une ouverture de crédit tacite à durée indéterminée. Pour qu’une telle facilité soit requalifiée en contrat, elle doit répondre à des critères stricts de répétition et de durée, lesquels démontrent une pratique bancaire établie se caractérisant par sa régularité, sa permanence et son intensité.
La charge de prouver que ces conditions sont réunies incombe au client. En l’absence d’une telle preuve, aucun contrat d’ouverture de crédit n’est caractérisé. La banque conserve alors le droit de refuser d’honorer un chèque sans provision sans être tenue au formalisme de la résiliation, notamment l’envoi d’un préavis. Un tel refus ne constitue pas une rupture fautive engageant sa responsabilité.
لا تترتب مسؤولية البنك عن وقف العمل بتسهيلات الصندوق إلا إذا تحولت هذه الأخيرة إلى فتح اعتماد ضمني، وهو ما يستلزم إثبات انتظام واستمرارية التجاوزات المسموح بها على مدى فترة زمنية تكرس طابع الديمومة والاستقرار.
محكمة الاستئناف بالدار البيضاء
قرار رقم 1301 و 1302/2006 صادر بتاريخ 14/03/2006
ملف رقم 1975/2004/9 و 4746/2003/9
التعليل:
حيث نعت المستأنفة الشركة (ش. ع. م. أ) عن الحكم المستأنف خرقه لمقتضيات المادة 503 من ق.م.م، وأنها لم ترتكب أي خطأ وأن شروط دعوى المسؤولية غير متوفرة ولا وجود لأي اتفاق ضمني على تجاوز سقف التسهيلات كما ذهب إلى ذلك الحكم المستأنف.
وحيث إنه بالرجوع إلى الحكم المستأنف تبين بأن المحكمة الابتدائية استندت على خبرة خلصت إلى أن سقف التسهيلات المصرفية التي استفادت منها المستأنف عليها محددة في مبلغ 800.000,00 درهم وأنها سبق لها أن تجاوزت هذا السقف قبل شهر ماي 2001 معتبرة أن هذا التجاوز يعد اتفاقا ضمنيا على الزيادة في مبلغ الاعتماد وأنه في هذه الحالة تكون المستأنفة ملزمة بالوفاء بالشيكات وأنه لا يمكن لها أن تتحلل من التزاماتها تجاه المستأنف عليها إلا باحترام القواعد الخاصة بإنهاء عقد فتح الاعتماد غير محدد المدة. وأن سكوت المستأنفة عن تجاوز المستأنف عليها لسقف التسهيلات وإرجاعها للشيكات التي سحبتها عليها هذه الأخيرة يعد إخلالا من جانب المستأنفة بالتزاماتها التعاقدية.
وحيث إنه من المتفق عليه فقها وقضاء أنه لا يمكن للبنك فسخ الاعتماد المفتوح لمدة غير محددة بمنح تسهيلات بنكية أو عدم صرف شيكات إلا بعد تبليغ إشعار كتابي وانتهاء أجل يحدد فسخ الاعتماد.
وحيث إن هذا المبدأ لا يمكن تكريسه إلا إذا تمتع المستفيد بنظام التجاوزات في إطار لمدة ثابتة تمتاز بالديمومة والانتظام la facilité de caisse التسهيلات المصرفية في الصندوق والكثافة وبدون أن يتوفر هذا المستفيد على رصيد أو تغطية وقت السحب. أي أنه لتطبيق هذه القاعدة يجب أن يتوفر التكرار والمدة وهما عنصران أساسيان لتحديد مفهوم الاعتماد المفتوح لمدة غير محددة بمنح تسهيلات بنكية.
وحيث إنه بالرجوع إلى الملف يتبين بأن هذين العنصرين غير متوفرين في النازلة فالمستأنف عليها لم تثبت الاستمرارية وباقي الشروط التي تثبت فتح الاعتماد حتى يمكن مساءلة البنك عن الاخلال به ويكون بذلك وجه الاستئناف الأول قائم على أساس ويتعين تبعا لذلك اعتباره وإلغاء الحكم المستأنف لهذا السبب والحكم من جديد برفض الطلب وتحميل المستأنف عليها الصائر.
لهذه الأسباب:
فإن محكمة الاستئناف التجارية بالدار البيضاء وهي تبث انتهائيا، علنيا، وحضوريا:
في الشكل:
في الجوهر:
باعتباره وإلغاء الحكم الصادر عن المحكمة التجارية بالدار البيضاء بتاريخ 2003/11/10 ملف عدد 02/1347 والحكم من جديد برفض الطلب وتحميل المستأنف عليها الصائر.
Cour d’Appel de Commerce de Casablanca
Arrêt n° 1301 et 1302/2006 rendu le 14/03/2006
Dossier n° 1975/2004/9 et 4746/2003/9
Motivation :
Attendu que l’appelante, la société (S.A.), reproche au jugement entrepris la violation des dispositions de l’article 503 du Code de commerce, au motif qu’elle n’a commis aucune faute, que les conditions de l’action en responsabilité ne sont pas réunies et qu’il n’existe aucun accord tacite sur le dépassement du plafond des facilités, contrairement à ce qu’a retenu le jugement entrepris.
Attendu qu’il ressort de l’examen du jugement entrepris que le tribunal de première instance s’est fondé sur une expertise ayant conclu que le plafond des facilités bancaires dont a bénéficié l’intimée était fixé à la somme de 800.000,00 dirhams et qu’elle avait déjà dépassé ce plafond avant le mois de mai 2001, considérant ce dépassement comme un accord tacite sur l’augmentation du montant du crédit. Dans cette hypothèse, l’appelante serait tenue d’honorer les chèques et ne pourrait se délier de ses obligations envers l’intimée qu’en respectant les règles propres à la résiliation du contrat d’ouverture de crédit à durée indéterminée. Et que le silence de l’appelante face au dépassement du plafond des facilités par l’intimée et le rejet des chèques tirés par cette dernière constituent un manquement de la part de l’appelante à ses obligations contractuelles.
Attendu qu’il est constant en doctrine et en jurisprudence que la banque ne peut résilier un crédit ouvert pour une durée indéterminée, matérialisé par l’octroi de facilités de caisse ou le non-paiement de chèques, qu’après la notification d’un préavis écrit et l’expiration d’un délai fixant la résiliation du crédit.
Attendu que ce principe ne saurait être consacré que si le bénéficiaire a joui d’un régime de dépassements sur une période stable, caractérisée par la pérennité, la régularité, la facilité de caisse, et l’intensité, sans que ce bénéficiaire ne dispose d’un solde ou d’une provision au moment du tirage. C’est-à-dire que, pour l’application de cette règle, la répétition et la durée doivent être établies, celles-ci étant deux éléments essentiels pour définir la notion d’ouverture de crédit à durée indéterminée par l’octroi de facilités de caisse.
Attendu qu’il ressort de l’examen du dossier que ces deux éléments ne sont pas réunis en l’espèce. L’intimée n’a pas prouvé la continuité et les autres conditions établissant l’ouverture de crédit, de sorte que la responsabilité de la banque ne puisse être engagée pour manquement. Par conséquent, le moyen d’appel est fondé, ce qui entraîne son admission, l’infirmation du jugement entrepris pour ce motif et, statuant à nouveau, le rejet de la demande et la condamnation de l’intimée aux dépens.
Par ces motifs :
La Cour d’appel de commerce de Casablanca, statuant en dernier ressort, publiquement et contradictoirement :
En la forme :
Au fond :
Y fait droit et, en conséquence, infirme le jugement rendu par le Tribunal de commerce de Casablanca le 10/11/2003 dans le dossier n° 02/1347 et, statuant à nouveau, rejette la demande et condamne l’intimée aux dépens.